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Tuesday, 29 April 2025

La situation de guerre en RDC : Négocier avec le Rwanda, c'est comme négocier avec le voleur dans sa propre maison

 La situation de guerre en RDC : Négocier avec le Rwanda, c'est comme négocier avec le voleur dans sa propre maison

Depuis plusieurs décennies, la République démocratique du Congo (RDC) vit une tragédie continue dans l’Est de son territoire. Meurtres, pillages, viols de masse, déplacements forcés : ces horreurs trouvent leur origine dans une agression systématique, largement documentée, que de nombreux rapports internationaux attribuent directement ou indirectement au Rwanda.
Pourtant, aujourd’hui encore, certains appellent à des négociations avec Kigali.
Or, une évidence s’impose : la RDC n’a rien à négocier avec son agresseur.

Négocier sous la menace : une parodie de paix

La situation actuelle en RDC est comparable à celle d'un propriétaire attaqué par des bandits qui, après avoir envahi sa maison, lui proposent de "négocier" sous la menace des armes le partage de ses biens. C'est une logique perverse, indigne d'un État souverain.

Le simple fait d'accepter de discuter avec un agresseur valide ses prétentions, efface partiellement sa culpabilité et ouvre la voie à de futures agressions.
Les négociations proposées ne sont pas un chemin vers la paix. Ce sont des pièges cyniques, destinés à légitimer le statu quo imposé par la violence : occupation de territoires stratégiques, pillage des ressources minières, et transformation de l'Est congolais en une zone de non-droit.

Le Rwanda : acteur principal, non intermédiaire

Certains essaient encore de présenter ce conflit comme une guerre interne entre la RDC et des "rebelles congolais", notamment le M23.
C'est une manipulation évidente. Depuis 2012, les Nations Unies ont documenté que le M23 est une création du Rwanda, armée, financée et dirigée par Kigali.

Que ce soit à travers ses soldats réguliers ou ses milices interposées, le Rwanda reste le cerveau et le bras armé de l'instabilité dans l'Est du Congo.
Face à ce constat, négocier avec le Rwanda ou avec ses représentants revient strictement au même : on négocie avec son bourreau.

La souveraineté n'est pas négociable

Le problème est limpide : un pays souverain ne négocie pas l'intégrité de son territoire.

La RDC est un État indépendant, reconnu dans ses frontières actuelles par toutes les instances internationales. Elle n'a pas agressé ses voisins. Elle ne fait qu'exister — ce qui est devenu insupportable pour ceux qui convoitent ses richesses.

Accepter une négociation dans ces conditions serait trahir la Constitution congolaise, violer les principes du droit international, et ouvrir la porte à une fragmentation progressive du territoire national.

La souveraineté n'est pas une marchandise. Elle est absolue, non négociable, sacrée.

Les conséquences d'une capitulation diplomatique

Certains avancent que "la paix n'a pas de prix". Mais la paix sans justice est un mirage, une pause temporaire avant de nouveaux massacres.

Accepter aujourd’hui de discuter avec le Rwanda reviendrait à :

  • Récompenser l'agression armée.
  • Envoyer un signal catastrophique aux autres puissances régionales.
  • Briser l’espoir des Congolais qui attendent, depuis des décennies, un État capable de les défendre.

Sur le long terme, une telle capitulation serait mortelle pour l’unité du pays, renforçant les frustrations régionales et préparant des revendications séparatistes légitimes.

Négocier pour mourir : Comment le Rwanda utilise la diplomatie pour prolonger la guerre

Depuis bientôt trois décennies, le Rwanda a compris que la diplomatie pouvait être une arme aussi efficace que les armes à feu.

Chaque sommet, chaque réunion, chaque "déclaration de principe" est utilisé non pour résoudre le conflit, mais pour gagner du temps, tromper l’opinion internationale, épuiser la RDC diplomatiquement, et piller davantage les ressources.

Pendant que Kinshasa organise des conférences sans effet, les forces du M23, appuyées par Kigali, renforcent leur emprise sur des territoires stratégiques, exploitent les mines, et organisent la contrebande de minerais précieux.

Historique : Les manipulations diplomatiques depuis 1996

Le Rwanda a systématiquement utilisé la diplomatie pour camoufler ses ambitions réelles :

  • 1996 : Sous prétexte de "sécuriser ses frontières", Kigali soutient l'AFDL pour renverser Mobutu.
  • 1998-2003 : Durant la Deuxième Guerre du Congo, Kigali signe plusieurs accords de paix tout en consolidant son contrôle sur les zones minières stratégiques.
  • 2009 : La "coopération militaire" entre Kinshasa et Kigali contre le FDLR sert principalement à relancer le pillage des ressources.
  • Depuis 2012 : Malgré les Accords d'Addis-Abeba et les processus de Nairobi, les incursions du M23 se poursuivent avec la complicité du Rwanda.

À chaque cycle, le schéma est le même : le Rwanda gagne du temps, pille des ressources, puis relance la guerre sous une autre forme.

Le comble : la RDC suit docilement les directions imposées par Kigali

Plus grave encore, la RDC suit passivement les démarches imposées par Kigali. Elle participe à des négociations biaisées — Nairobi, Luanda, Doha, Washington — sans exiger de véritables garanties.

La signature récente de la Déclaration de Principes à Washington en est un exemple criant. Lors de cet événement, le ministre rwandais des Affaires étrangères a cyniquement déclaré qu'"il n'y a pas de solutions rapides ni de raccourcis" pour résoudre la crise entre la RDC et le Rwanda, un message immédiatement relayé par Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.

Le but est clair : faire durer le conflit aussi longtemps que nécessaire pour continuer le pillage, pendant que la RDC s'épuise dans des négociations stériles.

Le pillage systématique des ressources naturelles

Entre 1998 et aujourd'hui, plus de 27 milliards de dollars de ressources minières auraient été pillés depuis la RDC par des réseaux liés au Rwanda.

Les principales ressources extraites illégalement :

  • Coltan (la RDC représente plus de 50 % du marché mondial).
  • Cobalt, essentiel pour les batteries modernes.
  • Or, souvent blanchi via l'Ouganda et d'autres pays voisins.

Le pillage ne profite pas seulement à l'enrichissement de Kigali : il sert aussi à financer de nouvelles campagnes de guerre.

Le coût humain : une tragédie de masse

Le conflit a causé :

  • Plus de 6 millions de morts depuis 1996.
  • 5,6 millions de déplacés internes en 2024.
  • Des centaines de milliers de femmes et d’enfants victimes de violences sexuelles utilisées comme armes de guerre.

La guerre que subit la RDC n’est pas seulement économique. C’est une guerre contre son peuple, son avenir et son existence même.

Pourquoi cette stratégie fonctionne-t-elle ?

Le Rwanda exploite plusieurs faiblesses de la RDC :

  • La peur de la confrontation directe.
  • La recherche illusoire de reconnaissance internationale.
  • Le manque d'unité politique interne.
  • La faiblesse des FARDC, incapables de sécuriser efficacement le territoire.

Résultat : Kigali impose son rythme, sa narration, ses objectifs, pendant que Kinshasa perd du terrain et de la crédibilité.

Ce que la RDC doit faire : rompre avec la naïveté diplomatique

Il est urgent que la RDC rompe ce cycle suicidaire de "dialogues" imposés sous la contrainte.
La RDC doit :

  • Refuser toute négociation sans retrait militaire préalable.
  • Dénoncer publiquement et systématiquement le Rwanda comme agresseur.
  • Investir massivement dans la reconstruction d'une armée nationale forte et disciplinée.
  • Bâtir des alliances diplomatiques et médiatiques.
  • Exiger des sanctions économiques et diplomatiques contre les dirigeants rwandais responsables de la déstabilisation.

Le Congo doit montrer qu’il est prêt à défendre son honneur et sa souveraineté, même seul s’il le faut.

Conclusion : Le Congo ne doit pas négocier sa propre disparition

Chaque accord inutile, chaque réunion stérile rapproche la RDC de son démembrement.
Chaque jour de retard est une victoire pour l'agresseur.

Un pays ne négocie pas sa souveraineté.
Un peuple ne négocie pas son existence.

Le Congo n’a pas à négocier : il a à vaincre, à se libérer, et à assurer son avenir.
Il doit se tenir debout, dans la dignité, pour honorer ses martyrs, protéger ses enfants, et bâtir enfin une paix réelle, fondée sur la justice.

Ecrit Par : African  Rights Alliance