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Saturday, 27 September 2025

Les États-Unis « bloqués » par Paul Kagame dans les négociations entre le Rwanda et la RDC

Analyse critique de l’interview de Massad Boulos sur Radio Kinshasa

Introduction

L’interview accordée récemment par Massad Boulos à Radio Kinshasa a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique congolaise et au-delà. Ses propos, loin d’apporter de la clarté sur la crise de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), ont été perçus comme une tentative de minimiser la gravité des crimes commis, de détourner l’attention de la responsabilité directe du Rwanda, et de redéfinir unilatéralement les priorités diplomatiques.

Selon Boulos, les négociations de Doha constitueraient le cœur du problème, alors même que l’Accord de Washington avait été présenté par les États-Unis comme le principal outil de résolution. Donald Trump, dans son style caractéristique, s’était même vanté d’avoir « arrêté la guerre » entre Kigali et Kinshasa grâce à cet accord. Pourtant, la guerre se poursuit, le M23 progresse, et les Forces de défense rwandaises (RDF) continuent d’opérer en territoire congolais.

Plus grave encore, Boulos a repris à son compte l’argument de « sécurité nationale » avancé par Kigali pour justifier sa présence militaire en RDC, en évoquant la menace persistante des FDLR. Or, cet argument, usé depuis plus de vingt ans, n’est qu’un prétexte récurrent qui masque une stratégie expansionniste bien huilée.

Enfin, Boulos a proposé des solutions extrêmement controversées, notamment l’intégration des combattants du M23 dans les FARDC et une réorganisation institutionnelle fondée sur la gouvernance et la décentralisation. Or, replacées dans leur contexte, ces propositions apparaissent comme des concessions dangereuses qui franchissent les lignes rouges fixées par Kinshasa et par la communauté internationale.

Cette analyse critique montre que les propos de Boulos entretiennent un flou dangereux : ils renforcent de facto la position de Paul Kagame, affaiblissent la souveraineté congolaise, et risquent de prolonger indéfiniment une guerre qui dure depuis près de trente ans.

1. Un doute inacceptable sur le génocide en RDC

La partie la plus choquante de l’interview concerne la minimisation du génocide congolais. Boulos a réduit le débat à une question de terminologie, insinuant que le terme « génocide » serait inapproprié, et avançant des chiffres très inférieurs aux estimations reconnues. Selon lui, le nombre de morts se situerait entre 6 et 7 millions, alors que d’autres études et ONG évoquent plus de 10 millions de victimes depuis le milieu des années 1990.

Or, la réalité est connue : la RDC a subi des massacres de masse, des déplacements forcés de populations, des viols utilisés comme armes de guerre, et un pillage systématique de ses ressources. Ces atrocités ne sont pas de simples « dommages collatéraux » : elles ont été planifiées, coordonnées et exécutées dans le cadre d’une stratégie régionale visant à déstabiliser l’Est et à en exploiter les richesses.

Le fameux Mapping Report des Nations unies (2010) décrit en détail des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des actes susceptibles d’être qualifiés de génocide. Nier ou relativiser cette réalité revient à insulter la mémoire des victimes et à protéger les auteurs. En pratique, ce type de discours offre une couverture politique à Kigali, dont l’implication directe dans la déstabilisation de la RDC est largement documentée.

2. Les « causes profondes » : un discours biaisé et imposé de l’extérieur

Boulos insiste sur les négociations de Doha, affirmant que ce processus serait la clé pour comprendre le conflit. Or, ce raisonnement est biaisé.

D’abord, il occulte un fait central : le M23 n’est pas un acteur indépendant. C’est une rébellion armée créée, financée, et soutenue par Kigali. Les RDF combattent ouvertement à ses côtés, comme l’ont confirmé plusieurs rapports onusiens et organisations internationales.

Ensuite, il passe sous silence l’Accord de Washington, présenté par les États-Unis eux-mêmes comme l’outil principal pour désamorcer le conflit. En déplaçant toute l’attention sur Doha, Boulos laisse entendre que la RDC elle-même serait le problème, et que tout se résumerait à un déséquilibre interne de gouvernance.

Mais surtout, il faut rappeler que les « causes profondes » mises en avant dans ces négociations ne sont pas le fruit d’un consensus. Elles ont été définies unilatéralement par le Rwanda et le M23, qui imposent leurs propres revendications – notamment politiques et territoriales – en les faisant passer pour des doléances congolaises. Autrement dit, Kigali et ses alliés fabriquent un récit qui sert leurs ambitions géopolitiques, puis l’imposent à la communauté internationale comme une grille d’analyse incontournable.

Cette manipulation est dangereuse : elle banalise l’agression étrangère et rejette la faute sur Kinshasa. Les Congolais, eux, voient dans ce discours une injustice flagrante, une inversion des responsabilités qui protège l’agresseur au lieu de défendre les victimes.

3. La rencontre avortée de Washington : la vérité occultée

Autre point polémique : la recontre prévue à Washington entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Selon Boulos, elle n’aurait « jamais été planifiée ». Cette affirmation est contredite par plusieurs sources diplomatiques, qui confirment qu’une rencontre était bien envisagée, mais qu’elle a été annulée en raison du refus de Kagame d’en accepter l’agenda.

Qualifier ce refus de simple « complexité » revient à masquer la réalité : Kagame ne veut rien céder. Son objectif est clair : maintenir une pression militaire permanente, utiliser le M23 comme levier politique, et imposer à terme ses conditions.

En niant l’existence même de cette rencontre, Boulos brouille le récit diplomatique, dilue les responsabilités et affaiblit la position américaine. Cette posture décrédibilise la médiation et envoie un signal négatif à Kinshasa, déjà fragilisée par des décennies de concessions forcées.

4. Kagame, la véritable source de la « complexité »

Dire que la situation est « complexe » est devenu un refrain diplomatique. Or, cette complexité n’est pas naturelle, elle est fabriquée par Kigali.

Depuis plus de vingt ans, Paul Kagame poursuit une stratégie méthodique :

  • Maintenir une insécurité permanente dans l’Est congolais pour empêcher l’État central d’exercer son autorité.
  • Exploiter illégalement les ressources (coltan, or, cassitérite) via des réseaux parallèles contrôlés par le Rwanda.
  • Utiliser le M23 comme bras armé, afin d’obtenir des concessions politiques et territoriales.
  • Promouvoir une balkanisation rampante, visant à transformer le Kivu en zone tampon sous influence rwandaise.

En réalité, si le Rwanda cessait son ingérence, la crise serait beaucoup plus simple à résoudre. Ce n’est pas l’incapacité congolaise à gouverner qui rend la situation insoluble, mais bien la stratégie expansionniste de Kigali.

5. L’intégration du M23 dans les FARDC : une proposition dangereuse

L’une des suggestions les plus polémiques de Boulos est l’intégration du M23 dans l’armée congolaise. Cette proposition est non seulement irréaliste, mais aussi extrêmement dangereuse.

L’expérience passée a montré les effets catastrophiques de telles intégrations. En 2009, le CNDP avait été incorporé dans les FARDC à la suite d’accords politiques. Résultat : infiltration des structures militaires, affaiblissement de la chaîne de commandement, et émergence quelques années plus tard… du M23.

Intégrer à nouveau des rebelles soutenus par Kigali reviendrait à institutionnaliser l’impunité et à récompenser l’agression armée. Ce serait un signal dramatique : toute rébellion appuyée de l’extérieur pourrait espérer obtenir une légitimité militaire et politique en échange de sa violence.

Pour Kinshasa, cette option est une ligne rouge. Elle compromettrait non seulement la cohésion de l’armée, mais aussi la souveraineté de l’État.

6. Gouvernance, décentralisation et le piège du fédéralisme imposé

Boulos insiste également sur la gouvernance et la décentralisation, qu’il présente comme des solutions. Pris isolément, ces thèmes sont légitimes : améliorer la gouvernance, rapprocher l’État des citoyens, renforcer les provinces sont des objectifs inscrits dans la Constitution congolaise.

Mais replacés dans ce contexte, ces arguments apparaissent comme une caution donnée aux revendications du M23 et à la vision fédéraliste de Kagame. Le « fédéralisme » prôné par ces acteurs n’est pas une aspiration démocratique congolaise : c’est une stratégie imposée de l’extérieur pour affaiblir Kinshasa et consolider l’emprise rwandaise sur certaines provinces stratégiques.

La vraie réforme institutionnelle doit renforcer l’unité nationale et servir la population, pas légitimer des zones d’influence armée.

7. Contradiction avec la résolution 2773 du Conseil de sécurité

Les propos de Boulos entrent en contradiction directe avec la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies. Celle-ci :

  • condamne explicitement les activités du M23 ;
  • exige le retrait immédiat des zones occupées ;
  • rappelle l’obligation de respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC.

Proposer l’intégration du M23 dans les FARDC, sans désarmement préalable ni justice, revient à piétiner ces engagements internationaux. C’est aussi un déni de la Déclaration de Washington, qui insiste sur trois points : le départ des troupes rwandaises, la fin de l’appui militaire au M23, et le désarmement des groupes armés.

8. Une médiation américaine perçue comme biaisée et inefficace

Au final, l’impression laissée par cette interview est celle d’une médiation américaine partiale et inefficace. Au lieu de soutenir clairement la RDC face à une agression extérieure, Boulos donne le sentiment de valider les revendications rwandaises et de déplacer le problème sur Kinshasa.

Cette attitude reflète une faiblesse plus large de la politique américaine en Afrique centrale : la tendance à privilégier des « alliés stratégiques » comme Kigali, même au prix de la justice et de la souveraineté. Pour les Congolais, c’est vécu comme une trahison. Le ressentiment contre les puissances occidentales grandit, car elles apparaissent comme complices du statu quo sanglant qui perdure depuis des décennies.

9. Pour une feuille de route crédible

Une sortie de crise viable doit s’articuler autour de quatre piliers :

1.    Sécurité : retrait des RDF, cessation du soutien au M23, cantonnement des groupes armés, protection effective des civils et réouverture des corridors humanitaires.

2.    Justice : identification et poursuite des responsables de crimes graves, réparations pour les victimes, et lutte contre l’impunité.

3.    Réformes militaires (SSR/DDR) : désarmement vérifiable, démobilisation contrôlée, intégration sélective et conditionnelle d’ex-combattants, avec garanties de non-récidive.

4.    Gouvernance : mise en œuvre réelle de la décentralisation constitutionnelle, mais sans pressions extérieures ni manipulations armées.

 

Conclusion : nommer la réalité pour construire la paix

L’interview de Massad Boulos illustre une dérive dangereuse : minimiser la réalité du génocide congolais, ignorer les responsabilités du Rwanda, et proposer des solutions qui récompensent la violence. Derrière le langage diplomatique de la « complexité » se cache une vérité simple : la crise de l’Est est le fruit d’une agression extérieure, planifiée et persistante.

Les millions de victimes congolaises méritent reconnaissance et justice. Leur souffrance ne peut être relativisée au nom d’intérêts géopolitiques. Pour espérer une paix durable, il est impératif de respecter la résolution 2773 du Conseil de sécurité, d’appliquer la Déclaration de Washington, et de rappeler sans ambiguïté que la souveraineté de la RDC n’est pas négociable.

Le génocide congolais doit être reconnu sur son propre mérite, sans être comparé ni relativisé au regard d’autres tragédies. Toute tentative de minimisation ou de négation est une insulte à la mémoire des victimes et un obstacle majeur à la réconciliation.

Enfin, il appartient aux Congolais eux-mêmes – et non au Rwanda, au M23 ou à des diplomates étrangers – de définir les véritables causes profondes de la crise et les voies de sortie. Tant que ces « causes » seront décidées unilatéralement par Kigali, aucune paix durable ne sera possible.

Prepared par :

Sam Nkumi, Chris Thomson & Gilberte  Bienvenue

African Rights Alliance, London, UK


Wednesday, 3 September 2025

Doha Negotiations: Why the DRC Must Refuse the Ceasefire and the Release of Prisoners

The Doha negotiations, presented as a decisive step towards restoring peace in the eastern Democratic Republic of Congo (DRC), once again revolve around two central proposals: a ceasefire between the Congolese Armed Forces (FARDC), the Wazalendo self-defence groups and the March 23 Movement (M23), and the release of prisoners associated with the latter. For international mediators and certain foreign partners, these measures appear reasonable, aimed at reducing the intensity of the fighting and creating a climate conducive to dialogue.

Yet a closer examination of the situation demonstrates that these proposals pose major threats to the sovereignty, security, and stability of the DRC. The country’s recent history, the painful lessons of previous agreements, and the well-established strategies of its adversaries all show that conceding on these points would mean repeating the same mistakes that have allowed Rwanda and its proxy armed groups to sustain destabilising ambitions. Refusing these conditions is not an act of obstinacy, but a strategic imperative for an embattled state.

1. The History of Ceasefires: A Systematic Trap

For more than two decades, successive Congolese governments have signed ceasefire agreements with armed groups active in the East. From the Lusaka Agreement in 1999 to the Sun City talks of 2002, and later the Nairobi accords with the CNDP and M23, each process was framed as a step towards ending violence. Yet in practice, rebel groups have consistently exploited these pauses for military gain.

The pattern is familiar. While the FARDC are ordered to halt operations, the M23 uses the lull to recruit new fighters, reorganise its command structures and receive weapons, training, and logistical support from Rwanda. Ceasefires, far from being moments of de-escalation, have functioned as strategic breathing spaces for rebels.

The results have been disastrous. The FARDC often find themselves demobilised and demoralised, while local populations lose faith in the state’s ability to provide security. From truce to truce, the M23 and its predecessors have entrenched their control over strategic territories, such as the mineral-rich areas of North Kivu.

Accepting another ceasefire in Doha would perpetuate this vicious cycle. Historical precedent is clear: the M23 has never respected a truce. The DRC must therefore break with this repetitive and costly logic.

2. The Strategic Paralysis of the FARDC and Wazalendo

A ceasefire does more than freeze military activity; it also carries psychological and political consequences. By imposing a truce on the FARDC and the Wazalendo, it blunts their vigilance, disrupts their field strategies, and creates the illusion of imminent peace.

The experience of the so-called “Washington Agreements” is telling. At the time, Kinshasa suspended its military efforts in the belief that international powers—particularly the United States—would intervene decisively to resolve the crisis. Instead, this reliance on external salvation paralysed the government, while Congolese civilians endured massacres and displacement.

A truce negotiated in Doha risks recreating this scenario. The FARDC and self-defence groups, who have demonstrated remarkable determination in recent months, would be forced into inaction, leaving the initiative once again to the M23 and its regional backers.

3. Paul Kagame’s Strategy: “To Talk and Fight”

Rwandan President Paul Kagame has long perfected a dual strategy often summarised as “to talk and fight”. It consists of engaging in negotiations while continuing hostilities on the ground. Through this approach, Kagame sustains an international image of a reasonable statesman open to dialogue, even as Rwandan forces, via the M23, wage an undeclared war in Congolese territory.

This duplicity has several advantages for Kigali. It buys time to strengthen rebel positions, diverts international attention, and secures de facto recognition of its influence in the region. Negotiations become not a path to peace, but a theatre for image management.

The DRC can no longer afford to be drawn into this charade. Genuine peace cannot be achieved by indulging Kigali’s duplicity. Refusing both the ceasefire and the prisoner release means rejecting an approach designed to weaken the Congolese state from within.

4. The Prisoner Question: A Threat to National Security

One of the most dangerous conditions under discussion in Doha concerns the release of M23-linked prisoners. Many of these detainees are not mere fighters but trained Rwandan infiltrators arrested inside Congolese territory. Some were apprehended for espionage, targeted assassinations and orchestrating insecurity in both rural and urban areas.

To release them would be to reintroduce highly trained operatives into the conflict, strengthening the M23’s human resources and directly threatening civilian populations. This would also send a devastating message domestically: that the Congolese state capitulates to pressure and cannot protect its citizens.

The stakes are therefore both practical and symbolic. Practically, these prisoners would bolster the M23’s operational capacity. Symbolically, their release would represent betrayal, eroding already fragile public trust in national institutions.

5. An Unequal and Dangerous Negotiation

The Doha talks suffer from a fundamental imbalance. They place a sovereign state, recognised under international law, on the same level as a rebel movement sustained by a foreign power. This false equivalence grants the M23 a legitimacy it does not deserve.

The M23 is not a representative political actor; it is a proxy force, reliant on Rwandan funding, weaponry, and political cover. To recognise it as a legitimate interlocutor is to undermine the very sovereignty of the DRC. It sets a precedent that armed violence, when sufficiently supported from abroad, can elevate a group to the status of political actor.

The DRC must resist this distortion. Negotiating under such terms weakens the authority of the Congolese state and legitimises aggression. Peace must rest not on concessions to rebels, but on respect for sovereignty, non-interference, and the inviolability of borders—principles enshrined in the UN Charter and the Constitutive Act of the African Union.

6. The American Illusion and Inevitable Disappointment

A further danger in the Doha process lies in the ambiguous role of the United States. Washington presents itself as a neutral arbiter, yet its stance has been consistently “balanced” between the aggressor (Rwanda) and the victim (DRC).

On paper, the US supports UN Security Council resolutions condemning the presence of Rwandan Defence Forces on Congolese soil. In practice, however, it avoids applying genuine pressure on Kigali, seeking instead to protect economic and security partnerships.

This ambiguity is not new. Since the 1990s, the US has been instrumental in Rwanda’s military rise, providing political and financial backing. Expecting Washington to impose a firm solution is therefore an illusion that history has repeatedly disproved.

The DRC must draw the correct conclusion: that its security cannot rest on the goodwill of external powers. It must prioritise its own military capacity, while building robust alliances with African institutions such as the Southern African Development Community (SADC) and the African Union.

7. What Alternatives for the DRC?

Rejecting the Doha conditions does not mean abandoning all political solutions. Instead, it means establishing realistic, sovereignty-preserving pathways to peace. Several alternatives are clear:

  1. Strengthening national defence: The FARDC and Wazalendo must be reinforced through improved training, logistical support, and morale-building measures. A credible deterrent is essential.
  2. Offensive diplomacy: Kinshasa must mobilise the African Union, the SADC, and the UN to pursue targeted sanctions against Rwanda and ensure the conflict is framed internationally as an act of cross-border aggression, not internal unrest.
  3. Justice and accountability: Prisoners must be tried for war crimes, crimes against humanity, and espionage, whether in Congolese courts or before international jurisdictions. Their release without due process would undermine justice.
  4. National communication: The government must actively explain its choices to the population, counter disinformation, and strengthen public trust in the state as the defender of sovereignty.

These measures would align the DRC’s response with international law and regional solidarity, while ensuring that peace efforts are grounded in justice, not concessions to aggressors.

Conclusion

The Doha negotiations are not a genuine opening towards peace but a trap that the DRC must avoid. The ceasefire, presented as a gesture of goodwill, functions only as a tactical instrument for the M23 and Rwanda to regroup and prepare future offensives. The release of prisoners, meanwhile, represents a direct security threat, restoring to the enemy trained operatives whose mission is to destabilise the DRC further.

Rejecting these conditions is not an act of radicalism, but a necessity dictated by historical experience and political realism. The DRC cannot build peace on concessions that empower aggressors. Instead, it must consolidate its military strength, reaffirm its sovereignty, build regional alliances, and pursue a diplomacy that exposes Rwanda’s responsibility in this proxy war.

True peace will not emerge from illusory truces but from the Congolese state’s determination to defend its territory, uphold justice, and assert its right to sovereignty in the face of aggression.

Prepared par :

Sam Nkumi, Chris Thomson & Gilberte  Bienvenue

African Rights Alliance

 

Négociations de Doha : pourquoi la RDC doit refuser le cessez-le-feu et la libération des prisonniers

Les négociations de Doha, présentées comme une étape décisive pour ramener la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), reposent une fois encore sur deux propositions phares : un cessez-le-feu entre les Forces armées de la RDC (FARDC), les groupes d’autodéfense Wazalendo et le Mouvement du 23 mars (M23), ainsi que la libération des prisonniers liés à ce dernier. Pour les médiateurs internationaux et certains partenaires étrangers, ces mesures apparaissent comme des solutions raisonnables afin de réduire l’intensité des combats et d’instaurer un climat propice au dialogue.

Cependant, une lecture attentive de la situation démontre que ces propositions constituent de véritables menaces pour la souveraineté, la sécurité et la stabilité de la RDC. L’histoire récente de ce pays, l’expérience douloureuse de précédents accords, ainsi que la stratégie bien connue de ses adversaires, montrent clairement que céder sur ces points reviendrait à reproduire les mêmes erreurs qui ont permis au Rwanda et à ses groupes armés satellites de poursuivre leurs ambitions déstabilisatrices. Refuser ces conditions n’est pas une marque d’intransigeance, mais un impératif stratégique.

1. L’historique des cessez-le-feu : un piège systématique

Depuis plus de vingt ans, la RDC a multiplié les accords de cessez-le-feu avec des groupes armés actifs dans l’Est. Qu’il s’agisse du RCD, du CNDP ou aujourd’hui du M23, ces organisations ont toujours utilisé ces pauses comme des opportunités de reconstitution militaire.

Le schéma est bien connu : pendant que les FARDC sont contraintes de cesser leurs offensives, le M23 en profite pour recruter de nouveaux combattants, réorganiser ses troupes et recevoir des armes, du renseignement et du soutien logistique en provenance du Rwanda. Chaque trêve se transforme donc en un temps de répit qui favorise exclusivement les rebelles et leurs parrains régionaux.

Les FARDC, quant à elles, se retrouvent démobilisées, parfois démoralisées, et contraintes d’abandonner un terrain durement reconquis. Les communautés locales, déjà fragilisées, perdent confiance dans la capacité de l’État à les protéger. C’est ainsi que de cessez-le-feu en cessez-le-feu, la RDC a vu le M23 et ses prédécesseurs s’implanter durablement dans certaines zones stratégiques.

Accepter un nouveau cessez-le-feu à Doha reviendrait à reproduire ce cycle infernal. L’expérience prouve que le M23 n’a jamais respecté un accord de trêve. La RDC doit donc rompre avec cette logique répétitive qui a déjà coûté tant de vies et de territoires.

2. L’endormissement stratégique des FARDC et des Wazalendo

Un cessez-le-feu ne produit pas seulement des effets militaires : il agit également sur le plan psychologique et politique. En imposant une trêve aux FARDC et aux Wazalendo, on endort leur vigilance, on désorganise leurs stratégies locales et on crée une illusion trompeuse de paix imminente.

L’exemple des « Accords de Washington » illustre ce danger : convaincu que des soutiens extérieurs – en particulier américains – viendraient résoudre la crise, le gouvernement congolais a suspendu ses efforts militaires. L’attente d’une aide hypothétique a paralysé Kinshasa, tandis que les populations continuent de subir massacres et déplacements forcés.

Aujourd’hui, une trêve négociée à Doha risque de reproduire ce même schéma. Les FARDC et les groupes d’autodéfense, qui ont montré une détermination remarquable sur le terrain, se retrouveraient désorganisés et vulnérables, tandis que le M23 et ses parrains reprendraient l’initiative.

3. La stratégie de Paul Kagame : « to talk and fight »

Le président rwandais Paul Kagame a bâti sa réputation régionale sur une stratégie désormais bien connue : « to talk and fight » (parler et combattre). Elle consiste à négocier tout en poursuivant la guerre. À travers cette méthode, Kagame réussit à maintenir une image d’homme d’État ouvert au dialogue, alors même que ses troupes mènent des opérations militaires à travers des proxies comme le M23.

Cette duplicité lui permet de gagner du temps, de détourner l’attention de la communauté internationale et de légitimer indirectement ses ambitions territoriales et économiques. Chaque table de négociation devient un théâtre où Kigali soigne sa façade diplomatique, tout en consolidant ses positions militaires sur le terrain.

La RDC ne peut plus se laisser piéger par cette stratégie. Participer aux négociations ne doit pas signifier céder à des conditions qui profitent à l’agresseur. Refuser le cessez-le-feu et la libération des prisonniers revient à dénoncer cette hypocrisie et à affirmer que la paix véritable ne peut reposer sur des faux-semblants.

4. La question des prisonniers : un risque majeur pour la sécurité nationale

Parmi les conditions discutées à Doha figure la libération de prisonniers affiliés au M23. Or, nombre de ces détenus sont en réalité des infiltrés rwandais arrêtés en territoire congolais. Leur rôle ne se limitait pas au combat : certains ont été impliqués dans des activités d’espionnage, des assassinats ciblés et des opérations de déstabilisation urbaine.

Les libérer équivaudrait à remettre en circulation des agents formés, aguerris et motivés à poursuivre leurs missions. Cela renforcerait directement le dispositif opérationnel du M23 et accroîtrait la menace sécuritaire contre les populations civiles.

De plus, une telle mesure serait perçue par les Congolais comme une trahison. Dans un contexte où la confiance de la population envers ses institutions reste fragile, libérer ces individus reviendrait à envoyer le message que l’État cède face à l’ennemi. C’est un risque politique et sécuritaire que Kinshasa ne peut se permettre.

5. Une négociation déséquilibrée et dangereuse

Les pourparlers de Doha reposent sur un postulat biaisé : mettre sur un pied d’égalité un État souverain et un groupe rebelle soutenu par une puissance étrangère. Ce déséquilibre structurel confère au M23 une légitimité qu’il ne mérite pas.

Or, reconnaître le M23 comme un interlocuteur à part entière, c’est lui donner un poids politique qui dépasse largement sa réalité. Ce mouvement n’est pas une force politique représentative : il n’existe que grâce au soutien militaire et diplomatique du Rwanda. En l’érigeant en acteur incontournable, la communauté internationale contribue à délégitimer l’État congolais.

La RDC doit donc refuser toute négociation qui fragilise son autorité. La paix ne peut pas être construite sur des concessions accordées aux agresseurs, mais sur le respect des frontières et de la souveraineté.

6. L’illusion américaine et la déception inévitable

Un autre écueil des négociations de Doha réside dans l’ambiguïté des États-Unis. Washington prétend jouer un rôle d’arbitre, mais cette posture « équilibrée » entre l’agresseur (le Rwanda) et l’agressé (la RDC) se révèle contre-productive.

D’un côté, les États-Unis soutiennent des résolutions de l’ONU condamnant la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais. De l’autre, ils ménagent Kigali pour préserver leurs intérêts économiques et sécuritaires. Le résultat est une diplomatie de façade, sans pression réelle sur Paul Kagame.

Il serait naïf d’attendre que Washington impose une solution ferme. Depuis les années 1990, les États-Unis ont joué un rôle clé dans la montée en puissance militaire et politique du Rwanda. Miser sur leur soutien inconditionnel reviendrait à répéter les illusions du passé.

La RDC doit donc compter avant tout sur ses propres forces et sur les alliances régionales déjà amorcées avec la SADC et l’Union africaine.

7. Quelles alternatives pour la RDC ?

Refuser les conditions de Doha ne signifie pas rejeter toute solution politique. Cela implique plutôt de poser des bases réalistes et protectrices pour l’avenir. Plusieurs pistes sont envisageables :

  1. Renforcer les FARDC et les Wazalendo : investir dans la formation, la logistique et le moral des troupes, afin de consolider une force de dissuasion crédible.
  2. Mener une diplomatie offensive : mobiliser l’Union africaine, la SADC et l’ONU pour obtenir des condamnations claires et des sanctions contre le Rwanda.
  3. Assurer la justice : juger les prisonniers pour leurs crimes de guerre et activités d’espionnage, y compris devant des juridictions internationales si nécessaire.
  4. Communiquer avec la population : expliquer les enjeux, renforcer la transparence et bâtir la confiance entre l’État et ses citoyens face à la guerre hybride.

Conclusion

Les négociations de Doha ne sont pas une porte ouverte vers la paix, mais un piège dont la RDC doit se méfier. Le cessez-le-feu n’est qu’un instrument tactique permettant au M23 et au Rwanda de gagner du temps, de reconstituer leurs forces et de préparer de nouvelles offensives. La libération des prisonniers constituerait une menace directe pour la sécurité nationale en restituant à l’ennemi des agents aguerris.

Refuser ces conditions n’est pas un geste radical, mais une nécessité dictée par l’expérience historique et par le réalisme politique. La RDC ne peut pas bâtir sa paix sur des concessions à ses agresseurs. Elle doit plutôt renforcer son armée, consolider l’unité nationale, poursuivre une diplomatie offensive et miser sur ses propres ressources.

La véritable paix viendra non pas de trêves illusoires, mais de la capacité de l’État congolais à défendre son territoire, à rendre justice et à dénoncer sans ambiguïté la responsabilité du Rwanda dans cette guerre par procuration.

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Sam Nkumi, Chris Thomson & Gilberte  Bienvenue

African Rights Alliance

Monday, 25 August 2025

Joint Management of Areas Occupied by RDF/M23: A Capitulation for the DRC

Introduction

Since 2022, the eastern Democratic Republic of Congo (DRC) has faced a new phase of instability following the resurgence of the March 23 Movement (M23), backed by elements of the Rwandan Defence Forces (RDF). This rebellion, which Kinshasa considers a creation of Rwanda, has seized several strategic localities in North Kivu, triggering a major humanitarian and security crisis. Within this context, the idea of “joint management” of areas occupied by M23 has emerged in some diplomatic and media circles.

Yet for many Congolese, such a proposition is perceived as an unacceptable capitulation of national sovereignty. Joint management would in practice amount to institutionalising Rwanda’s presence on Congolese soil, via its proxy M23. This raises fundamental questions: does legitimising such an arrangement not deny Rwanda’s central role in this war? Would it not also mean turning a blind eye to the crimes committed by the RDF/M23 against civilian populations?

This article examines in depth why joint management of areas occupied by the RDF/M23 would represent a political and moral defeat for the DRC, and why M23 has no legitimacy to claim a role in such governance.

1. M23: A Rebellion Without Real Autonomy

1.1. A resurgence engineered by Kigali

In 2022, M23 presented itself as a Congolese movement claiming to defend security and political inclusion. However, multiple reports from the United Nations, international NGOs, and independent researchers demonstrate that M23 could not have re-emerged without direct Rwandan support.

The UN Group of Experts on the DRC (2022 and 2023) documented the deployment of Rwandan troops alongside M23, the supply of sophisticated weaponry, military intelligence, and logistical assistance. M23 is therefore a military instrument of Rwanda, not an autonomous actor capable of waging a prolonged conflict.

1.2. A political façade without legitimacy

M23’s discourse relies on the argument of the “marginalisation” of Rwandophone communities. Yet in practice, its actions reveal a logic of military occupation and economic plunder. The movement has neither significant popular support in the DRC nor genuine political legitimacy. Without Rwanda’s military umbrella, M23 would quickly be neutralised by the Congolese Armed Forces (FARDC).

Thus, considering joint management of areas occupied by M23 amounts to indirectly granting Rwanda a say over Kivu. In reality, such joint management would not be between Kinshasa and M23, but between Kinshasa and Kigali.

2. Joint Management as a Defeat of Congolese Sovereignty

2.1. De facto recognition of occupation

International law upholds the principles of sovereignty and territorial integrity. Any joint management of occupied territories would constitute an admission of Congolese state weakness and implicit recognition of Rwandan occupation.

Such a scenario would recall the dark days of the Lusaka Agreement (1999) and the Sun City Inter-Congolese Dialogue (2002), where armed groups and their foreign backers secured political recognition. Unlike then, however, M23 today has no broad political base in the DRC; it survives solely through Rwanda’s military support.

2.2. A challenge to the Congolese Constitution

Article 2 of the Congolese Constitution states that the DRC is “a unitary, indivisible, and sovereign state”. Accepting joint management would be a blatant violation of this principle. It would legitimise a de facto partition of the country, with strategic areas such as Rutshuru and Bunagana administered by a foreign-backed armed group.

For the Congolese state, this would be a political capitulation comparable to surrender, with a dangerous precedent: other armed groups could in turn demand similar concessions.

3. The Crimes of RDF/M23: A Heavy Legacy

3.1. Documented civilian massacres

Since M23’s offensive began, thousands of civilians have been killed, particularly in Rutshuru and Masisi territories. Massacres such as that in Kishishe in November 2022, where more than 130 civilians were summarily executed according to the UN, illustrate the brutality of the movement and its allies.

These war crimes and crimes against humanity cannot simply be erased by a political arrangement. Granting joint management to M23 would be tantamount to rewarding war criminals and denying victims their right to justice.

3.2. Mass displacement and sexual violence

Over one million people have been displaced by the M23/RDF offensive, according to UNHCR. Sexual violence, systematically used as a weapon of war in eastern DRC, has also marked this conflict. Numerous harrowing testimonies detail gang rapes and inhumane treatment inflicted on civilians.

Joint management would only institutionalise impunity and ignore these crimes. For victims, it would mean their suffering had been in vain.

4. The Geopolitical Stakes Behind Joint Management

4.1. Kivu’s natural resources

North Kivu is rich in coltan, gold, tin, and tungsten – strategic minerals for global industry. For decades, cross-border networks linked to Rwanda have exploited instability to plunder these resources.

Joint management would lend legal cover to this illegal exploitation, allowing Rwanda to continue extracting under the guise of M23. This would transform clandestine plunder into an official partnership, undermining the Congolese economy and harming local communities.

4.2. Regional and international diplomatic calculations

Some international actors might be tempted to back joint management as a “pragmatic solution” for temporary stabilisation. Yet such a short-term view ignores the root causes of the conflict: Rwandan interference and illegal economic exploitation.

Joint management would not advance peace but constitute a diplomatic trap, strengthening Kigali while weakening Kinshasa in the long run.

5. Why M23 Does Not Deserve Joint Management

5.1. A criminal organisation, not a political actor

M23 is an armed organisation responsible for grave crimes. Under international law, perpetrators of war crimes and crimes against humanity cannot be legitimised as political stakeholders. Unlike other rebel movements that gained a place at negotiating tables (such as the SPLM in Sudan), M23 has no credible political project beyond Rwanda’s agenda.

5.2. Rwanda’s responsibility

Granting joint management to M23 would effectively grant Rwanda a role in administering Kivu. This would bolster the influence of a state accused of armed aggression and interference in Congolese internal affairs. The message would be clear: violence and war crimes pay, opening the door to political gains through force.

6. Joint Management: An Illusion of Peace

Advocates of joint management present it as a pragmatic compromise to “stabilise” occupied zones. This perspective is deeply flawed, as it overlooks the complex dynamics in eastern DRC. Joint management would neither end violence nor curb Rwanda’s ambitions.

6.1. Other militias would not disarm

M23 is not the only armed actor in the east. Groups such as the Wazalendo – spontaneous community self-defence movements – have vowed to fight occupation until total liberation. Meanwhile, Rwanda has itself helped create or support militias like Twirwaneho in South Kivu, designed to divide and weaken Congolese resistance.

Believing joint management would trigger general demobilisation is an illusion. On the contrary, it would generate new tensions, with local communities perceiving it as betrayal. Wazalendo, refusing M23’s legitimisation, would continue their attacks, perpetuating the cycle of violence.

6.2. Resource plunder would continue

Joint management would not end plunder. For three decades, Rwanda has clandestinely exploited minerals in North and South Kivu through well-structured networks. Even under an agreement, Kigali would continue extracting coltan, gold, tin, and tungsten, whether directly via M23 or through other proxy militias.

Thus, joint management would become a legal façade for ongoing plunder, reinforcing Rwanda’s economic control over Kivu rather than halting it.

6.3. The ambition of an “independent state” in Kivu

Finally, Rwanda’s long-term ambition must not be underestimated: to establish permanent influence in Kivu, or even foster the emergence of an “independent state” controlled from Kigali. Some Rwandan political and military elites have expressed such expansionist visions, rooted in the Congo wars of 1996–2003.

Joint management would be a first step towards balkanisation, accustoming the international community to Kinshasa’s lack of control over its territory. Ultimately, Rwanda could exploit this breach to justify formal territorial redrawing.

7. Alternatives to Joint Management: Options for the DRC

7.1. Military reconquest and regional cooperation

The DRC’s primary option remains the military reconquest of occupied territories, supported by regional allies (SADC, Burundi, Tanzania, South Africa). The deployment of the SADC regional force in 2024 demonstrated a willingness to confront M23/RDF militarily. Gradual territorial recovery would reinforce Congolese state sovereignty.

7.2. Diplomacy and international justice

The DRC must also pursue a diplomatic strategy aimed at isolating Rwanda internationally, presenting irrefutable evidence of its involvement. Recourse to international judicial mechanisms (the International Criminal Court, universal jurisdiction courts) could also help establish accountability.

7.3. Reconstruction and state presence

Beyond military and diplomatic responses, the DRC must strengthen state presence in liberated zones: infrastructure, social services, justice, and employment. Only by rebuilding a strong social contract with local populations can the state undermine the appeal and influence of armed groups.

Conclusion: Joint Management, a Trap to Avoid

Joint management of areas occupied by RDF/M23 would not be a compromise, but a historic capitulation for the DRC. It would institutionalise Rwanda’s presence in Kivu, erase M23’s crimes, and severely undermine Congolese sovereignty.

M23 has no legitimacy to claim such joint management: without Rwanda, it could never have occupied these territories. Joint management would thus be nothing more than an agreement between the DRC and Rwanda – an unacceptable scenario for the country’s future.

Instead of falling into this trap, the DRC must pursue a strategy rooted in military resistance, diplomatic mobilisation, and internal reconstruction. Lasting peace in the east will not come from compromises imposed by armed force and foreign interference, but from restoring Congolese sovereignty and delivering justice for victims.

To avoid the capitulation outlined above, it is imperative for the DRC, its regional partners, and the international community to act in concert to transform the prescriptions of UN Security Council Resolution 2773 into reality on the ground. Only by implementing its key measures — withdrawal of foreign forces, restoration of constitutional order, justice for victims, and sustainable reconstruction — can the DRC reclaim sovereignty, secure the east of the country, and turn the page on war.

Prepared by
Sam Nkumi, Chris Thomson & Gilberte Bienvenue
African Rights Alliance