Une paix piégée
Les négociations de Doha
entre le gouvernement congolais et le M23, présentées comme une solution de
paix, cachent en réalité un grand danger : la balkanisation déguisée de
la République Démocratique du Congo. Derrière des mots séduisants comme
“cogestion” ou “administration conjointe”, se profile un projet clair :
légitimer une rébellion téléguidée par le Rwanda, lui donner un rôle officiel,
et ainsi consacrer l’occupation de l’Est du Congo.
Vingt-cinq ans de guerre et de manipulations
Depuis 1996, notre pays
vit sous le feu d’agressions venues de ses voisins. Le RCD hier, le CNDP
ensuite, et aujourd’hui le M23 : les visages changent, mais la main qui tire
les ficelles reste la même. Les rapports de l’ONU (2012, 2022, 2023) sont
clairs : le Rwanda arme, entraîne et commande le M23, tout en pillant nos
richesses.
En 2012, le M23 avait
déjà humilié la RDC en occupant Goma. En 2021, il est revenu, s’emparant du
Rutshuru, de Bunagana, de Masisi. Partout, des massacres documentés (Kishishe,
Kiwanja) rappellent que ce groupe n’est pas un acteur politique mais une machine
criminelle.
L’accord de Washington : une erreur stratégique
En 2023, sous la pression
des États-Unis, Kinshasa a accepté de signer l’accord de Washington avec
Kigali. Cet accord, présenté comme une “avancée”, a en réalité consacré un
mensonge : il a fait du FDLR la “cause profonde” de l’insécurité dans
l’Est. Or, ce groupe résiduel, composé de quelques centaines de combattants
vieillissants, ne constitue plus une menace stratégique.
Pendant ce temps, la
présence documentée des troupes rwandaises en RDC a été passée sous silence.
Résultat : Kigali a obtenu une victoire diplomatique, et Kinshasa a été piégé.
Doha : la trahison de trop ?
Aujourd’hui, à Doha, le
danger est encore plus grand. Le M23 exige la cogestion des zones qu’il occupe.
Certains médiateurs occidentaux, au lieu de condamner cette occupation,
encouragent cette idée comme “compromis de paix”.
Mais soyons clairs : la
cogestion, c’est la balkanisation. C’est donner au Rwanda un pouvoir
officiel sur une partie de notre territoire. C’est légaliser le pillage de nos
minerais. C’est diviser le Congo, étape par étape.
Les faiblesses de la RDC
Si nous en sommes là,
c’est aussi à cause de nos propres faiblesses :
- Une armée (FARDC) mal équipée, minée par la
corruption.
- Une dépendance excessive à la MONUSCO, à
l’EAC et maintenant à la SADC.
- Une diplomatie trop souvent hésitante.
Kigali connaît ces
failles et les exploite. Comme le souligne le chercheur Filip Reyntjens, “le
Rwanda agit avec une assurance totale, sachant que la RDC n’a pas les moyens
militaires ni diplomatiques de s’opposer efficacement à son agenda”.
Le peuple congolais doit refuser
Accepter la cogestion
serait une trahison historique. C’est légitimer des criminels responsables de
massacres. C’est préparer le morcellement du pays. C’est répéter l’erreur de
l’accord du 23 mars 2009, qui avait intégré le CNDP dans l’armée, et qui a enfanté…
le M23.
Les Congolais doivent
dire NON. NON à la balkanisation. NON à la cogestion. NON aux
compromis imposés de l’extérieur.
Quelles
alternatives ?
- Réformes internes : moderniser les FARDC, combattre la corruption, restaurer
l’autorité de l’État.
- Diplomatie ferme : exiger des sanctions internationales contre le Rwanda pour
agression, comme l’ont recommandé les experts de l’ONU en 2022.
- Unité nationale : dépasser les divisions politiques pour défendre l’intégrité du
pays.
- Mobilisation citoyenne et diaspora : la voix du peuple congolais doit se
faire entendre, dans les rues, dans les médias, auprès des chancelleries
internationales.
Conclusion : Le Congo n’est pas à vendre
Les négociations de Doha
sont un test. Accepter la cogestion, c’est accepter de céder une partie de
notre territoire. Refuser, c’est affirmer notre dignité, notre souveraineté et
notre unité.
Le Congo n’est pas à
partager. Le Congo n’est pas à vendre. Le Congo doit rester un et indivisible.
La paix ne viendra pas de compromis imposés, mais de la justice, de la vérité
et de la résistance nationale.
Preparé
par :
Sam
Nkumi & Gilberte Bienvenue
African
Rights Alliance
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