Pages

Tuesday, 19 August 2025

Négociations de Doha : Les Congolais doivent dire NON à la balkanisation déguisée

 Une paix piégée

Les négociations de Doha entre le gouvernement congolais et le M23, présentées comme une solution de paix, cachent en réalité un grand danger : la balkanisation déguisée de la République Démocratique du Congo. Derrière des mots séduisants comme “cogestion” ou “administration conjointe”, se profile un projet clair : légitimer une rébellion téléguidée par le Rwanda, lui donner un rôle officiel, et ainsi consacrer l’occupation de l’Est du Congo.

Vingt-cinq ans de guerre et de manipulations

Depuis 1996, notre pays vit sous le feu d’agressions venues de ses voisins. Le RCD hier, le CNDP ensuite, et aujourd’hui le M23 : les visages changent, mais la main qui tire les ficelles reste la même. Les rapports de l’ONU (2012, 2022, 2023) sont clairs : le Rwanda arme, entraîne et commande le M23, tout en pillant nos richesses.

En 2012, le M23 avait déjà humilié la RDC en occupant Goma. En 2021, il est revenu, s’emparant du Rutshuru, de Bunagana, de Masisi. Partout, des massacres documentés (Kishishe, Kiwanja) rappellent que ce groupe n’est pas un acteur politique mais une machine criminelle.

L’accord de Washington : une erreur stratégique

En 2023, sous la pression des États-Unis, Kinshasa a accepté de signer l’accord de Washington avec Kigali. Cet accord, présenté comme une “avancée”, a en réalité consacré un mensonge : il a fait du FDLR la “cause profonde” de l’insécurité dans l’Est. Or, ce groupe résiduel, composé de quelques centaines de combattants vieillissants, ne constitue plus une menace stratégique.

Pendant ce temps, la présence documentée des troupes rwandaises en RDC a été passée sous silence. Résultat : Kigali a obtenu une victoire diplomatique, et Kinshasa a été piégé.

Doha : la trahison de trop ?

Aujourd’hui, à Doha, le danger est encore plus grand. Le M23 exige la cogestion des zones qu’il occupe. Certains médiateurs occidentaux, au lieu de condamner cette occupation, encouragent cette idée comme “compromis de paix”.

Mais soyons clairs : la cogestion, c’est la balkanisation. C’est donner au Rwanda un pouvoir officiel sur une partie de notre territoire. C’est légaliser le pillage de nos minerais. C’est diviser le Congo, étape par étape.

Les faiblesses de la RDC

Si nous en sommes là, c’est aussi à cause de nos propres faiblesses :

  • Une armée (FARDC) mal équipée, minée par la corruption.
  • Une dépendance excessive à la MONUSCO, à l’EAC et maintenant à la SADC.
  • Une diplomatie trop souvent hésitante.

Kigali connaît ces failles et les exploite. Comme le souligne le chercheur Filip Reyntjens, “le Rwanda agit avec une assurance totale, sachant que la RDC n’a pas les moyens militaires ni diplomatiques de s’opposer efficacement à son agenda”.

Le peuple congolais doit refuser

Accepter la cogestion serait une trahison historique. C’est légitimer des criminels responsables de massacres. C’est préparer le morcellement du pays. C’est répéter l’erreur de l’accord du 23 mars 2009, qui avait intégré le CNDP dans l’armée, et qui a enfanté… le M23.

Les Congolais doivent dire NON. NON à la balkanisation. NON à la cogestion. NON aux compromis imposés de l’extérieur.

Quelles alternatives ?

  • Réformes internes : moderniser les FARDC, combattre la corruption, restaurer l’autorité de l’État.
  • Diplomatie ferme : exiger des sanctions internationales contre le Rwanda pour agression, comme l’ont recommandé les experts de l’ONU en 2022.
  • Unité nationale : dépasser les divisions politiques pour défendre l’intégrité du pays.
  • Mobilisation citoyenne et diaspora : la voix du peuple congolais doit se faire entendre, dans les rues, dans les médias, auprès des chancelleries internationales.

Conclusion : Le Congo n’est pas à vendre

Les négociations de Doha sont un test. Accepter la cogestion, c’est accepter de céder une partie de notre territoire. Refuser, c’est affirmer notre dignité, notre souveraineté et notre unité.

Le Congo n’est pas à partager. Le Congo n’est pas à vendre. Le Congo doit rester un et indivisible. La paix ne viendra pas de compromis imposés, mais de la justice, de la vérité et de la résistance nationale.

Preparé par :

Sam Nkumi &  Gilberte  Bienvenue

African  Rights Alliance

 

No comments:

Post a Comment